Pour une économie verte, juste, démocratique et réforme du cadre budgétaire européen

par | Mai 15, 2024 | Finance | 0 commentaires

Manifeste pour une économie verte, juste et démocratique et une réforme fondamentale du cadre budgétaire européen

Le manifeste pour une économie européenne verte, équitable et démocratique a été signé par 154 groupes de la société civile, syndicats, associations professionnelles et think tanks, ainsi que par 120 universitaires internationaux, suite à une initiative de la coalition #fiscalmatters. Ceci s’est produit avant l’éclatement de la guerre en Ukraine. Les conséquences humanitaires, sociales, économiques et énergétiques de cette guerre mettent en évidence l’urgence de réviser le cadre budgétaire européen face aux défis auxquels l’Europe est confrontée.

Note : Ce manifeste a été initialement publié sur le blog Alter&Co d’Alternatives Economiques.

Nous représentons des organisations de la société civile, des syndicats et des think tanks de l’Union européenne, et nous bénéficions du soutien d’universitaires.

Nous sommes unis dans notre appel à une réforme radicale des règles budgétaires de l’Union européenne.

Le but de la politique économique en Europe ne devrait pas être une simple réduction de la dette publique. L’économie doit servir à réduire les inégalités socio-économiques, intergénérationnelles et de genre, à réaliser les droits sociaux et à protéger le climat et l’environnement. Le cadre budgétaire européen doit soutenir pleinement les transitions justes et la transformation systémique de nos économies et de nos sociétés, afin de limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5°C.

A découvrir :  Titre : "Les 60 principales banques mondiales détiennent 1 350 milliards de dollars en "actifs fossiles", selon une récente recherche"Selon une recherche récente, les 60 banques les plus importantes à travers le monde sont liées à des "actifs fossiles" évalués à 1 350 milliards de dollars. Cette situation présente un risque considérable pour l'économie mondiale. Les actifs fossiles comprennent les investissements dans les industries du charbon, du pétrole et du gaz, qui sont des sources majeures de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique.L'étude indique que malgré les promesses de nombreuses banques de réduire leur empreinte carbone et de soutenir les objectifs de l'accord de Paris sur le climat, elles continuent à financer massivement les énergies fossiles. Cela met en lumière le décalage entre les engagements de ces institutions financières et leurs actions concrètes.Il est à noter que l'exposition des banques aux actifs fossiles peut avoir des conséquences financières négatives. En effet, avec les efforts mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et passer à des sources d'énergie renouvelables, ces actifs pourraient devenir "stranded", c'est-à-dire qu'ils pourraient perdre leur valeur et devenir des actifs toxiques pour les banques.De plus, l'étude souligne que les banques jouent un rôle clé dans le financement de la transition vers une économie à faible émission de carbone. Cela signifie qu'elles ont une responsabilité importante dans la lutte contre le changement climatique. Elles doivent donc prendre des mesures concrètes pour réduire leur exposition aux actifs fossiles et augmenter leurs investissements dans les énergies renouvelables.En conclusion, cette étude met en évidence le rôle crucial des banques dans la lutte contre le changement climatique et la nécessité pour elles de revoir leurs pratiques d'investissement. Il est clair que le secteur financier a un rôle à jouer dans la transition vers une économie verte et durable, et que les banques doivent prendre des mesures concrètes pour aligner leurs actions avec leurs engagements en matière de climat.

Le traité de Maastricht, qui a été signé en 1992, et les changements législatifs qui ont suivi la crise financière mondiale de 2007/08, ont instauré des limites budgétaires strictes qui plafonnent la dette et les déficits publics des États membres. Une coordination des politiques budgétaires est nécessaire dans une union monétaire. Cependant, cette règle ne répond pas aux nouveaux défis auxquels l’Europe est confrontée.

Premièrement, elle contraint constamment les dépenses publiques, ce qui a pour effet de freiner l’emploi et l’investissement. Dans de nombreux pays, le taux de chômage, en particulier celui des jeunes, atteint des niveaux inacceptables.

Deuxièmement, elle ne garantit pas notre capacité à nous adapter au changement climatique et à le limiter grâce à une transition juste. La Commission européenne a récemment évalué le déficit annuel d’investissements verts à 520 milliards d’euros. Pour combler ce déficit, un financement public substantiel sera nécessaire. L’imposition de limites arbitraires sur la dette et le déficit public des États membres rend cet objectif inatteignable.

Un retour aux règles budgétaires qui ont été suspendues pendant la crise de Covid-19 entraînerait des réductions drastiques des dépenses publiques dans une majorité d’États membres.

Un retour à l’austérité mettrait en danger la reprise après la pandémie de Covid-19, et annihilera les progrès réalisés grâce au Fonds de relance et de résilience. Elle creuserait les inégalités sociales et éroderait la confiance des citoyens dans l’UE. Et elle laisserait de nombreuses personnes et gouvernements sans ressources suffisantes pour s’engager dans la transition verte et juste, affectant la cohésion et la convergence entre les États membres.

A découvrir :  Réforme des règles budgétaires de l’UE expliquée par le youtuber Heu?reka

Nous demandons donc une réforme profonde du cadre de gouvernance économique de l’UE, afin de garantir que les règles budgétaires réformées soient cohérentes avec les objectifs sociaux, climatiques et environnementaux de l’Union européenne. La qualité des dépenses est essentielle : l’argent des citoyens doit être bien dépensé et servir des objectifs définis démocratiquement

Nous appelons à une transformation socio-économique de notre modèle économique, à un changement de paradigme, en mettant l’accent sur la nécessité d’augmenter considérablement les investissements publics ainsi que sur une forte dimension sociale de la gouvernance économique, soutenue par le pilier européen des droits sociaux.

Nous demandons également une nouvelle approche pour garantir la soutenabilité de la dette des États membres. Les réformes doivent tenir compte des contextes nationaux, de la nécessité d’éviter une austérité contreproductive, de la convergence des économies européennes et de l’accumulation des risques budgétaires.

Les risques budgétaires liés au climat – c’est-à-dire l’impact qu’un sous-investissement dans l’atténuation et l’adaptation au changement climatique aurait sur les budgets publics – doivent faire partie des analyses de soutenabilité de la dette qui sont propres à chaque pays.

Des mesures réglementaires et administratives, la fiscalité ainsi que des financements supplémentaires ont également un rôle à jouer pour déclencher et orienter les investissements privés.

Plus que jamais, les gouvernements ont la responsabilité de diriger nos pays vers une transition verte socialement juste. L’Union européenne ne peut pas se permettre de prendre une autre voie.

La liste des signataires est disponible dans le PDF ci-dessous

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Mathilde Précault

Auteur

Mathilde Précault est une figure passionnée et reconnue dans le monde de la formation en technologies et compétences numériques pour les entreprises. Dotée d'une expertise approfondie en matière de nouvelles technologies, Mathilde a consacré sa carrière à aider les professionnels à naviguer et à exceller dans le paysage numérique en constante évolution. Sa pédagogie unique, alliant théorie et pratique, permet aux apprenants de tous niveaux d'acquérir des compétences essentielles, de la maîtrise des outils de base à l'exploration des dernières innovations technologiques. En tant qu'autrice pour Techdécouverte.com, Mathilde partage ses connaissances et son enthousiasme pour la technologie, offrant aux lecteurs des perspectives enrichissantes et des conseils pratiques pour rester à la pointe de l'ère numérique

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