Le plan de sauvegarde rapide d’Atos a été approuvé de manière définitive par le Tribunal de commerce spécialisé de Nanterre. Parallèlement, l’ESN a enregistré une baisse de 4,4 % de son chiffre d’affaires au troisième trimestre 2024, légèrement supérieur à 2,3 milliards d’euros, tandis que sa dette atteint 4,6 milliards d’euros.

Qu’en est-il de la situation actuelle d’AtoS ? Une semaine après la nomination de Philippe Salle en tant que président du conseil d’administration et futur PDG à partir du 1er février 2025, une échéance juridique majeure a eu lieu. Suite à la présentation de son plan de sauvegarde accélérée au Tribunal de commerce spécialisé de Nanterre le 15 octobre, l’ESN peut respirer un peu. En effet, après avoir vérifié que toutes les conditions légales étaient réunies, le tribunal a validé le plan de sauvegarde accélérée.

Philippe Salle a salué l’approbation du plan de sauvegarde accélérée d’Atos par le Tribunal de commerce spécialisé de Nanterre comme une étape clé de leur processus de restructuration financière, remerciant toute l’équipe de direction pour le travail exceptionnel accompli ces derniers mois. Suite à cette décision, Maître Thibaut Martinat a été nommé commissaire à l’exécution de ce plan, qui sera mis en œuvre – sauf recours suspensif – entre novembre 2024 et janvier 2025. Le plan prévoit notamment la conversion en capital de 2,9 milliards d’euros de dettes financières et la mise à disposition de nouveaux financements pour le groupe, allant de 1,5 à 1,675 milliard d’euros.

Diminution de plus de 10 % du personnel

Ce tournant intervient dans une période tumultueuse pour la SSII, qui a récemment publié des résultats financiers encore décevants. Au troisième trimestre 2024, son chiffre d’affaires a diminué de 4,4 % pour s’établir à 2,3 milliards d’euros, avec une baisse plus prononcée pour Eviden (6,4 % à 1,1 milliard d’euros), due à une stagnation du marché dans les zones Amériques et Europe Centrale et à des réductions de périmètres contractuels déjà en place, selon Atos. Le taux de commandes pour cette activité a diminué par rapport à l’année précédente (73 % contre 80 %), tandis que celui de Tech Foundations est resté stable (60 %). Au niveau du groupe, le taux de commandes a chuté de 84 % à 66 % en un an. L’endettement net s’élève à 4,6 milliards d’euros.

La situation du groupe est complexe non seulement sur le plan financier, mais aussi sur le plan humain, avec une diminution de 10,3 % du personnel en un an, pour un total de 82 211 employés. Atos explique que suite à la fin de certains contrats aux Amériques et au Royaume-Uni, environ 4 900 employés ont été transférés à des fournisseurs. Si l’on exclut ces transferts, le personnel a diminué d’environ 5 %. Pour l’année 2024, l’entreprise prévoit un chiffre d’affaires inférieur à 10 milliards d’euros, contre plus de 10,5 milliards d’euros l’année précédente.