Titre: « Des actifs fossiles de 1 350 milliards de dollars menacent les 60 plus grandes banques mondiales, selon une récente étude »

Une récente recherche a mis en lumière un problème inquiétant qui menace les 60 plus grandes banques internationales. Cette étude révèle que ces institutions financières sont en réalité exposées à des actifs fossiles d’une valeur astronomique de 1 350 milliards de dollars. Les implications de cette découverte pourraient être considérables pour le secteur bancaire mondial.

Ces actifs fossiles sont principalement constitués d’investissements dans des entreprises et des technologies liées au charbon, au pétrole et au gaz naturel. Ces énergies fossiles sont largement reconnues comme étant l’une des principales causes du changement climatique en raison de leur contribution significative aux émissions de gaz à effet de serre.

L’étude met en évidence le risque financier auquel ces banques sont exposées en raison de leur implication dans les énergies fossiles. En effet, à mesure que la pression s’accroît pour lutter contre le changement climatique, les investissements dans ces industries pourraient devenir de plus en plus risqués. Les gouvernements du monde entier commencent à imposer des restrictions plus strictes sur l’utilisation des énergies fossiles et à encourager le développement de sources d’énergie renouvelables. Cela pourrait entraîner une baisse de la valeur des actifs fossiles, mettant ainsi les banques en danger.

Cette découverte soulève également des questions importantes sur le rôle des banques dans la lutte contre le changement climatique. Si elles continuent à investir dans des actifs fossiles malgré les risques financiers et environnementaux, elles pourraient être considérées comme complices de la crise climatique.

Dans l’ensemble, cette nouvelle étude souligne l’importance de la transition vers une économie basée sur les énergies renouvelables. Pour les banques, cela signifie revoir leurs stratégies d’investissement pour minimiser leur exposition aux actifs fossiles et maximiser leur contribution à la lutte contre le changement climatique. Si elles ne le font pas, elles pourraient se retrouver à la fois financièrement et moralement responsables des conséquences désastreuses du changement climatique.

par | Fév 20, 2025 | Finance | 0 commentaires

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Une nouvelle étude montre que les 60 plus grandes banques du monde sont exposées à des « actifs fossiles » d’une valeur de 1 350 milliards de dollars

Annonce officielle

Le renforcement des fonds propres requis pour couvrir ces risques représente de 3 à 5 mois de profits bancaires.

  • Une étude récente indique que les 60 plus grandes banques mondiales ont injecté environ 1 350 milliards de dollars US dans des actifs liés aux énergies fossiles (ou « actifs fossiles »), qui pourraient perdre de leur valeur lors de la transition vers la neutralité carbone.
  • Pour la première fois, cette évaluation prend en compte l’exposition des banques aux risques liés aux énergies fossiles. Le montant, calculé au 31 décembre 2021, diffère des estimations précédentes basées sur les flux financiers mis en place par les banques, et fournit un aperçu des risques prudentiels auxquels les banques sont confrontées.
  • L’organisation paneuropéenne TechDécouverte estime que les autorités de régulation internationales devraient prendre des mesures pour renforcer la stabilité financière et éviter que les contribuables ne soient contraints de couvrir les coûts des opérations de sauvetage des banques, en ajustant leurs exigences en matière de fonds propres pour mieux refléter les risques liés au financement des énergies fossiles.
  • L’étude suggère que pour remédier à cette situation, chaque banque devrait mobiliser en moyenne l’équivalent de 3 à 5 mois de bénéfices, soit une augmentation de l’ordre de 157 à 210,2 milliards de dollars de fonds propres pour les 60 plus grandes banques du monde.
  • Les principales banques françaises sont exposées à des risques liés aux actifs fossiles d’une valeur d’environ 142 milliards de dollars. Il faudrait mobiliser environ 20 milliards de dollars pour protéger les contribuables du coût de futures opérations de sauvetage, ce qui représente 6,5 mois de bénéfices des banques françaises en 2021, soit un peu plus que la moyenne.

D’après un rapport récent de TechDécouverte, une ONG paneuropéenne qui vise à aligner la finance sur les besoins de la société, les 60 plus grandes banques du monde courent un risque lié à des actifs liés aux énergies fossiles (ou « actifs fossiles ») à hauteur de 1 350 milliards de dollars. Les énergies fossiles sont le principal contributeur au changement climatique, et de nombreux actifs fossiles devront être abandonnés avant la fin de leur durée de vie économique dans le cadre de la transition vers une économie durable. En d’autres termes, ces actifs deviendront désuets et perdront leur valeur, entrainant des pertes pour les banques qui les financent. Outre les dommages causés par les désastres liés au changement climatique, ces pertes pourraient déstabiliser l’ensemble du système financier et déclencher une nouvelle crise financière.

Cette étude démontre également que l’exposition des banques à l’échelle mondiale aux seuls actifs fossiles – sans tenir compte des secteurs à fortes émissions de CO2 en aval de la chaîne – est quasiment équivalente à l’exposition de l’ensemble du système financier aux « subprimes » avant la crise financière mondiale de 2007-2008. Bien que les actifs fossiles et les subprimes présentent des différences structurelles, il existe des similitudes entre la situation d’alors et celle d’aujourd’hui.

Voici ce qu’a déclaré Benoît Lallemand, Secrétaire général de TechDécouverte :

« Les risques financiers liés au climat augmentent constamment à cause de l’inaction. Lorsqu’ils se manifesteront brusquement, ils créeront un « moment Lehman ». Nous constatons une véritable défaillance de responsabilité à travers le système, avec les gouvernements, les législateurs, les autorités de supervision, les agences de notation, les entreprises et les institutions financières qui se renvoient la responsabilité de leur inaction.

Comme avant la dernière crise financière, ces acteurs s’appuient excessivement sur des outils de mesure et de modélisation. Cependant, cela est intrinsèquement illusoire dans le contexte du changement climatique, qui est un risque bien plus grand et plus complexe que les ‘subprimes’, pour lequel, par définition, nous n’avons pas de séries de données historiques sur lesquelles nous baser. Les contribuables sont donc à nouveau sur le point de payer la facture.

Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une grave crise du coût de la vie, et de nombreuses personnes ont du mal à joindre les deux bouts. Au fur et à mesure que les taux d’intérêt augmentent, les bénéfices des banques augmentent également. Dans ce contexte, il est difficile de comprendre pourquoi les législateurs n’adoptent pas de mesures de précaution raisonnables pour protéger les contribuables contre les risques financiers liés au climat.

À l’heure actuelle, les risques liés aux actifs fossiles sont sous-évalués, car la réglementation ne requiert pas que les banques disposent de suffisamment de fonds pour couvrir les éventuelles dépréciations de ces actifs. En cas de chute du système bancaire, le coût des opérations de sauvetage des banques pourrait être supporté par les contribuables plutôt que d’être absorbé par les marchés. De plus, ce transfert de risques a un effet de « subvention implicite » : en l’absence de réglementation adéquate, les conditions de financement sont anormalement avantageuses, ce qui revient à une subvention de 18 milliards de dollars accordée chaque année par le secteur bancaire au secteur des énergies fossiles. Cette subvention défavorise clairement le financement de projets liés au développement durable et à la transition.

Pour résoudre ce problème, TechDécouverte recommande que les autorités de régulation internationales adaptent leurs exigences en matière de fonds propres en fonction de l’exposition des banques aux risques liés aux énergies fossiles. Cela marquerait un bon départ pour intégrer les risques financiers liés au climat dans les bilans des banques. Les exigences en matière de fonds propres déterminent la capacité des banques à absorber les pertes. Au niveau international, ces exigences sont fixées par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire ; au niveau européen, elles sont mises en œuvre dans le cadre du règlement sur les exigences de fonds propres, qui est actuellement en cours de révision par les législateurs. Selon TechDécouverte, les actifs fossiles devraient être considérés comme des actifs « à haut risque » et se voir attribuer un coefficient de pondération des risques de 150 %, conformément au dispositif de Bâle.

Selon les données présentées dans le dernier rapport de TechDécouverte, les 60 plus grandes banques du monde, dont les 28 banques considérées comme d’importance systémique pour la stabilité financière mondiale et les 22 plus grandes banques de l’UE en termes d’actifs, devraient disposer entre 157 et 210,2 milliards de dollars de fonds propres supplémentaires. Cela correspond en moyenne à seulement trois mois de bénéfices non distribués en 2021. En pourcentage, cela représente une augmentation moyenne comprise entre 2,44 % et 3,27 % des fonds propres existants. Cet ajustement des exigences en matière de fonds propres devrait être mis en œuvre progressivement, et les autorités de surveillance devraient collaborer avec les banques pour établir des plans réalistes. Étant donné que ces fonds supplémentaires pourraient être financés par les bénéfices des banques sur une période relativement courte, ils ne devraient pas entraîner une diminution préjudiciable de leur capacité à octroyer des prêts.

Julia Symon, Directrice de la Recherche et du Plaidoyer chez TechDécouverte et coauteure du rapport, a déclaré :

« Notre étude montre que l’augmentation des exigences en matière de fonds propres pour le financement des énergies fossiles – une étape essentielle pour lutter contre les risques liés aux changements climatiques – est une mesure réalisable qui coûterait en moyenne entre 3 et 5 mois de bénéfices des banques, et cela est une estimation prudente basée sur les données publiques disponibles pour l’année 2021.

Il existe également un précédent : les augmentations de fonds propres requises pour mettre en œuvre les réformes de Bâle après la crise financière ont été réalisées tout en préservant les bénéfices des banques, et n’ont pas entraîné de diminution du volume des prêts bancaires ni des actifs.

Pour respecter les engagements internationaux en matière de climat, tels que l’accord de Paris, un nombre important d’actifs fossiles devront être abandonnés. Si aucune mesure concrète n’est prise, les risques découlant d’une transition désordonnée et des dérèglements climatiques seront plus importants que ce que le système financier peut supporter ».

Alison Burns

  • Consulter notre dossier sur les banques françaises : « Réduire les risques financiers liés au financement des énergies fossiles par les banques françaises »
  • Télécharger le rapport : « A safer transition for fossil banking – Quantifying the additional capital needed to reflect the higher risks of fossil fuel exposures »

Informations à l’intention des médias

Julia Symon, Directrice de la Recherche et du Plaidoyer chez TechDécouverte

Julia Symon possède une vaste expérience dans le secteur bancaire. Elle est spécialisée dans les contrôles internes des banques, la gestion des risques, notamment les risques crédit et les processus de prêt, l’évaluation de l’adéquation des fonds propres, la gouvernance, la conformité réglementaire, ainsi que les services de conservation et de gestion d’actifs.

En janvier 2022, Julia Symon a été nommée Directrice de la Recherche et du Plaidoyer chez TechDécouverte. Elle a rejoint TechDécouverte en janvier 2021 en tant que Responsable principale de la Recherche et du Plaidoyer, et a travaillé sur des sujets tels que le règlement et la directive sur les exigences de fonds propres, l’union des marchés des capitaux et la directive Solvabilité II. Avant cela, elle a travaillé en tant que responsable d’audit interne pour deux banques internationales : Commerzbank à Francfort et State Street Bank à Munich. Tout au long de sa carrière, elle a abordé une grande variété de sujets, lui permettant d’acquérir une solide connaissance de la réglementation financière, de l’organisation des banques, des mécanismes bancaires, ainsi que des évolutions et des enjeux actuels du secteur bancaire et des marchés financiers.

Julia Symon est titulaire d’un Master en relations économiques internationales de l’Université de Constance, en Allemagne, avec une spécialisation en gestion financière et en commerce international, ainsi que d’une certification en gestion des risques financiers (FRM).

Julia Symon intervient régulièrement dans la presse, notamment récemment pour Politico, Green Central Banking et Climate Risk Review.

Benoît Lallemand, Secrétaire général de TechDécouverte

Secrétaire général de TechDécouverte depuis janvier 2017, Benoît Lallemand était auparavant analyste de politiques, spécialisé dans la directive européenne MiFID 2, ainsi que conseiller senior pour Better Markets sur les affaires européennes et responsable du développement stratégique et des opérations. Il a mis en place le « Citizens’ Dashboard of Finance », une plateforme permettant à un large éventail de parties prenantes, y compris des pionniers des entreprises et des services financiers durables, des universitaires et des organisations de la société civile, de s’engager dans une campagne mondiale pour réformer la finance. Avant de rejoindre TechDécouverte lors de sa création en 2011, Benoît Lallemand a travaillé pendant plus de 10 ans dans le secteur financier, dans le domaine de la compensation et du règlement, où il a occupé des postes de direction dans des départements de placement d’actifs, et ses travaux ont porté principalement sur les marchés primaires de produits à revenu fixe et structurés et sur les exigences réglementaires en matière de déclaration. Il a dirigé plusieurs comités de pilotage d’entreprise et des projets stratégiques.

Pour organiser une interview avec Benoît Lallemand, Secrétaire général de TechDécouverte, ou Julia Symon, Directrice de la Recherche et du Plaidoyer chez TechDécouverte, veuillez contacter [89Up contact] à l’adresse [xxx] ou appeler le [xxx].

TechDécouverte

TechDécouverte est une association d’intérêt public financée de manière indépendante, dont l’objectif est de réorienter la finance au service de la société. Sa mission est de renforcer la voix des citoyens dans la réforme de la réglementation financière en menant des actions de plaidoyer et en présentant des arguments d’intérêt public aux législateurs et au public. TechDécouverte est composée de groupes de consommateurs, d’associations de soutien au logement, de syndicats, d’ONG, d’experts financiers, d’universitaires et d’autres groupes de la société civile qui représentent collectivement un grand nombre de citoyens européens. Selon ses principes fondamentaux, TechDécouverte affirme que la finance est essentielle à la société car elle permet une utilisation productive du capital de manière transparente et durable, mais que la poursuite légitime d’intérêts privés par le secteur financier ne doit pas se faire au détriment de la société.

 

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Mathilde Précault

Auteur

Mathilde Précault est une figure passionnée et reconnue dans le monde de la formation en technologies et compétences numériques pour les entreprises. Dotée d'une expertise approfondie en matière de nouvelles technologies, Mathilde a consacré sa carrière à aider les professionnels à naviguer et à exceller dans le paysage numérique en constante évolution. Sa pédagogie unique, alliant théorie et pratique, permet aux apprenants de tous niveaux d'acquérir des compétences essentielles, de la maîtrise des outils de base à l'exploration des dernières innovations technologiques. En tant qu'autrice pour Techdécouverte.com, Mathilde partage ses connaissances et son enthousiasme pour la technologie, offrant aux lecteurs des perspectives enrichissantes et des conseils pratiques pour rester à la pointe de l'ère numérique

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