L’expert en rénovation a fait la transition d’AWS vers le cloud de Google pour réaliser la deuxième phase de la modernisation de sa plateforme technique. Ce projet, qui a été réalisé en 8 mois, repose principalement sur les services gérés par le fournisseur.
Back Market, une réussite marquante de la French Tech
Back Market, entreprise spécialisée dans la réparation d’équipements électroniques, est souvent citée comme un exemple de réussite au sein de la French Tech. En moins d’une décennie d’existence (son 10e anniversaire sera célébré en août), l’entreprise a connu une croissance rapide. Initialement, elle ne s’inquiétait pas trop de la gestion de sa plateforme technologique. Comme l’explique Théotime Levèque, ingénieur principal chez Back Market, lors d’une conférence au salon Devoxx à Paris, la société a commencé en externalisant presque toutes ses opérations IT.
Cependant, ce modèle a rapidement atteint ses limites. En effet, la taille de l’entreprise doublait chaque année, passant de 5 employés à une centaine en seulement quatre ans. En 2018, elle décide donc d’internaliser sa plateforme. A cette époque, le fonctionnement de Back Market reposait principalement sur des tickets transmis à son infogérant, sans véritable expertise dédiée, ni autoscaling, CDN ou gestion des bots. La plateforme était basée sur des machines virtuelles avec deux monolithes – un pour le front-end et l’autre pour le back-end – en lien avec des services AWS, selon Antonin Mellier, architecte cloud senior au sein de l’entreprise.
La construction d’une équipe dédiée à la technologie de la plateforme
Back Market a donc décidé de constituer une équipe dédiée à sa plateforme technologique et de s’appuyer sur un écosystème cloud native, en misant principalement sur AWS, une plateforme qu’elle connaissait déjà. Elle a également décidé de passer des machines virtuelles aux conteneurs gérés par Kubernetes. L’objectif était de rester autant que possible indépendant de la plateforme cloud sous-jacente, tout en privilégiant l’achat de services clés en main plutôt que leur développement, afin de ne pas freiner l’activité.
Une expansion rapide
Entre 2018 et 2023, Back Market a encore connu une phase de croissance rapide, passant de 100 à 700 employés. « Nous avons près de 40 équipes différentes, ce qui pose des problèmes de synchronisation. L’équipe plateforme elle-même est passée d’une personne en 2018 à environ 80, divisée en plusieurs sous-équipes : SRE, infrastructures, sécurité, etc. », explique Théotime Levèque. Une séparation a été mise en place entre cette plateforme et les équipes responsables des produits, afin que ces dernières puissent se concentrer sur la croissance de l’entreprise.
Cependant, cette nouvelle dimension a mis en lumière les limites techniques de la plateforme construite sur AWS. « La gestion des clusters Kubernetes par nos équipes entraînait de nombreuses opérations et beaucoup de temps perdu à chaque évolution. Cela nous empêchait de développer la plateforme comme nous le souhaitions », explique Antonin Mellier.
Le choix entre la modernisation sur AWS ou la migration sur GCP
En 2023, la question de la direction à prendre pour la plateforme et de sa modernisation est revenue sur la table. Deux options étaient possibles : la modernisation sur AWS ou la migration sur GCP. « Nous avons compris que c’était la dernière fois que nous pourrions nous poser cette question », explique Théotime Levèque.
Afin de tester la viabilité d’un passage à GCP, Back Market a déployé un prototype à grande échelle. C’était une étape indispensable, selon les deux responsables, pour évaluer les options techniques sur la nouvelle plateforme et convaincre tout le monde en interne.
La décision en faveur de GCP
Les efforts des deux fournisseurs en matière d’environnement ont également été pris en compte dans la décision, et GCP s’est détaché. « Nous suivons l’évolution des scores CDP (Carbon Disclosure Project), qui sont le résultat de l’auto-évaluation des entreprises. Google a obtenu la note A depuis 2014, tandis qu’AWS ne répond plus aux questionnaires depuis 2020. De plus, Google propose plus d’outils pour réduire notre impact », souligne Théotime Levèque.
La migration réussie vers GCP
Le projet de migration a été lancé en septembre 2023 et s’est concrétisé par la migration de la préproduction en janvier dernier, puis par la transition graduelle des plateformes de production. « Dans cette migration, nous n’avons perdu personne au sein des équipes, ce qui est une bonne nouvelle », se réjouit Antonin Mellier. C’est en particulier la partie relative à la migration des bases de données qui a été la plus difficile. Comme l’avait souligné un ingénieur Google rencontré par les équipes de Back Market il y a plusieurs années.
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