Le fournisseur de services de télécommunication appartenant à Bouygues a conclu un accord corporatif avec les syndicats afin de promouvoir la mobilité de carrière de ses employés au sein des filiales de sa société mère. Bien que la direction rejette cette idée, la menace constante d’un plan de licenciements persiste d’après les représentants syndicaux.
Face à un marché en décélération, Bouygues Telecom semble avoir trouvé une solution alternative aux plans de licenciements. D’après les données obtenues par les Echos, l’opérateur télécoms a mis fin aux bruits de couloir sur un éventuel plan de départs qui circulaient depuis l’été dernier, en dévoilant l’instauration d’un programme de mobilité interne, dénommé Mobylité. Ce système s’inscrit dans le contexte de la gestion des emplois et des trajectoires professionnelles (GEPP). Sur la base du volontariat, il donnera la possibilité aux salariés mobiles de continuer leur trajet au sein du groupe Bouygues, dans ses filiales ou au sein de l’opérateur lui-même. Un service sera ouvert du 1er décembre 2024 au 30 septembre 2025. L’accord doit être signé ce vendredi avec les syndicats. Azzam Ahdab, représentant syndical CFDT, estime qu’une politique de mobilité interne doit avant tout répondre aux aspirations des collaborateurs.
« Pour que la mobilité soit un succès, la direction de l’entreprise doit proposer des mesures basées sur le volontariat et garantissant l’intégration du collaborateur dans son nouveau rôle », affirme-t-il. L’employé « mobile » doit bénéficier d’un accompagnement sur mesure via du coaching et des formations adaptées tout au long de la prise de fonction. Cela fait partie de nos revendications principales ». En plus de cela, l’accord prévoit des primes pour encourager les collaborateurs à adhérer au dispositif. « Les montants varient de 5 000 euros pour une mobilité avec trois ans d’ancienneté dans l’entreprise à 40 000 euros après dix ans passés au sein du groupe », nous informe Azzam Ahdab.
Des postes IT comblés par le recrutement interne
La direction de Bouygues Télécom n’a pas donné d’informations précises sur le nombre d’employés ni sur le type de postes concernés par ce programme de recrutement interne. « Si l’on se réfère à l’an dernier, 500 employés ont exprimé leur volonté de mobilité», nous signale le délégué du personnel. Selon lui, en ce qui concerne les fonctions, les informaticiens, les personnes en charge du déploiement des réseaux ainsi que les fonctions de support sont les plus touchés par des délocalisations. Pour Azzam Ahdab, l’appréhension d’un plan de départs persiste néanmoins. « Mobylité est une étape intermédiaire du plan de transformation Cap 2030 initié par Bouygues Telecom pour diminuer ses coûts ce qui n’élimine pas complètement la possibilité de suppressions de postes », estime-t-il.
Sandrine Brissart, responsable des ressources humaines de Bouygues Telecom a déclaré : « Je me félicite de la signature à l’unanimité de cet accord avec toutes les représentations syndicales FO, CFDT, CFTC. Cette concertation réussie avec nos partenaires sociaux nous permet de proposer aux collaborateurs un dispositif jamais vu auparavant chez Bouygues Telecom, sur l’accompagnement de la mobilité ». Pour ce faire, la direction de l’opérateur télécoms s’engage à « soutenir nos collaborateurs dans la définition et la mise en œuvre de leur projet professionnel, avec une mise en avant dans l’ensemble des métiers du groupe ».
La direction s’engage à sécuriser les trajectoires
Elle promet également de les rendre « compétitifs » face à des candidats externes en valorisant leurs expériences et leurs compétences. Ceci tout en s’engagent à former les collaborateurs qui auraient besoin d’acquérir ou de renforcer des compétences pour occuper un poste identifié dans leur projet de mobilité et en soutenant les projets de mobilité volontaire sécurisée (MVS). En conclusion, Bouygues Telecom explique que le dispositif Mobylité consiste notamment en la création d’une structure d’accompagnement renforcé de la mobilité, avec un budget formation dédié, des mesures incitatives financières et un programme de communication associé.
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