Dans le but de soutenir les opérations de maintenance des structures hydrauliques en France, et non plus uniquement de les prévoir, le ministère chargé de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques a récemment mis en place une version actualisée de Siouh. Ce dispositif spécifique a été révisé par Atos sur une plateforme de micro-services, qui intègre entre autres un système de géomatique.

Siouh, le système d’information des ouvrages hydrauliques français, se renouvelle

Le système d’information des ouvrages hydrauliques français, connu sous le nom de Siouh, a été récemment mis à jour. Sa principale fonction est de surveiller les infrastructures hydrauliques, et d’assurer la prévention et la gestion des risques qui pourraient découler de leur mauvais fonctionnement ou de conditions météorologiques extrêmes, qui pourraient avoir un impact sur l’environnement et la santé publique. Siouh est principalement utilisé par les membres du PoNSOH, c’est-à-dire le pôle national de sécurité des ouvrages hydrauliques. Ce service fait partie de la direction générale de la prévention des risques (DGPR), qui dépend du ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques (MTEECPR).

Siouh compile notamment des informations administratives et techniques sur environ 15 500 infrastructures hydrauliques, y compris les barrages, digues, canaux et écluses en France métropolitaine, en Corse et dans les départements et régions d’outre-mer. Il sert également à recenser les ouvrages déclarés conformément à la loi sur l’eau ou ceux ayant reçu une concession pour la production d’hydroélectricité. De plus, Siouh facilite la planification de l’entretien de ces infrastructures et aide les services chargés de leur sécurité à appliquer la réglementation.

Dans le cadre de cette mise à jour, le ministère a décidé de repenser complètement le système, tant sur le plan fonctionnel que technologique. L’objectif était également de mieux gérer le contrôle et l’entretien des 111 barrages hydrauliques. Ces derniers sont sous la responsabilité de diverses entités, y compris des concessionnaires, des communes, des départements ou des régions. Leur entretien nécessite l’intervention de nombreux corps de métier, en fonction de leur taille. Ainsi, il était nécessaire que plusieurs milliers d’utilisateurs puissent planifier des actions de maintenance préventive ou corrective et rédiger les procès-verbaux d’acceptation correspondants.

Une nouvelle architecture basée sur les micro-services et la modélisation des processus

La refonte du système a été confiée à AtoS dans le cadre du marché AMOE-TMA (assistance à la maîtrise d’oeuvre – tierce maintenance applicative) de l’UGAP. Après une phase de quatre mois consacrée à la modélisation des processus métiers, l’entreprise de services numériques a recommandé une transition progressive vers une architecture basée sur les micro-services. Cette transition comprenait une migration des données depuis le système précédent et la mise en place d’une interface utilisateur adaptée. La nouvelle version de Siouh, Siouh2, repose sur un back-end d’applications et de services web qui interagissent avec d’autres applications du ministère. Elle propose aux utilisateurs environ 450 fonctions et près de 9 000 écrans d’accès.

Siouh2 comprend également un système de géomatique qui fournit des représentations 3D des barrages. Cela permet aux utilisateurs de modéliser les zones situées en aval des barrages afin de surveiller l’état des rives, de prévenir les conséquences de l’érosion géologique ou des inondations, et d’améliorer les scénarios de maintenance. D’après Véronique Lehideux, qui est à la tête du service des risques naturels et hydrauliques à la direction générale de la prévention des risques du MTEECPR, le taux d’utilisation élevé de Siouh2 et les retours très positifs des utilisateurs sont des indicateurs très encourageants du succès de cette migration.